La Galerie B-312 a le plaisir de présenter dans sa grande salle les œuvres de Gabriel Morest. Ce sculpteur montréalais, qui s’adonne aussi à la peinture, à la gravure et à la performance, entretient un rapport particulier avec la matière, qu’il expérimente, assemble, moule, tord ou façonne. Tantôt en métal lisse et brillant, tantôt en plâtre grossier et rugueux, tantôt en fourrure, les surfaces de ses œuvres, dans leur diversité, donnent au spectateur une envie irrépressible de les toucher. Pour cette exposition, l’artiste propose une installation réunissant des sculptures où différents matériaux s’accumulent en des formes anthropomorphiques et exubérantes. Bien qu’alignées, ces œuvres se dressent, dégoulinent, voient leurs extrémités se développer dans l’espace. Tout cela donne une impression de mouvement. Ce dynamisme est renforcé par les irrégularités de hauteur du socle commun sur lequel elles prennent place, non sans prendre quelques libertés. Ce dernier, en reliant les œuvres entre elles, apporte une cohérence et donne corps à l’installation. On pourrait voir une surenchère dans le fait qu’il soutienne des pièces où il est déjà difficile de distinguer ce qui relève du support et de l’objet. Puisant ses figures dans l’histoire de l’art et celle des civilisations, et grâce à la maîtrise de différentes techniques, bustes antiques, masques tribaux et effigies contemporaines se rencontrent en un dialogue tant inattendu que fécond. Leur verticalité confère à ces sculptures un aspect monumental, totémique. Les monuments, qui font partie de notre paysage et qui, souvent, constituent spontanément le point de départ de rassemblements et de manifestations, sont ici détournés. S’ils sont en règle générale une manière de glorifier, de garder en mémoire des personnages ou des événements importants de toutes sortes, ils peuvent aussi commémorer des instants douloureux comme des batailles. Aussi, malgré son aspect de joyeuse procession, on ne saurait nier le caractère inquiétant, voire la violence sous-jacente qui transparait dans cette galerie de portraits.
Ophélie Chalabi
Ophélie Chalabi
L’installation La butte de l’idolâtrie réunit une série de sculptures se déployant en hauteur dans l’espace de la petite galerie. Assemblage de matériaux et d’objets hétéroclites, ces œuvres au caractère anthropomorphique et à l’esthétique brute font cohabiter les références de cultures et d’époques multiples. Les archétypes du passé auxquels elles renvoient sont ici réinterprétés par divers référents contemporains afin de générer une réflexion sur la notion d’icône.
Les recherches conceptuelles de Gabriel Morest posent une réflexion sur la société et sur la perception de l’homme face à son histoire, ses icônes, sa violence, ses joies, ses peurs, ainsi que ses échecs et ses gains. Par des sculptures au rendu brut se réappropriant les schèmes visuels et historiques de la sculpture classique, Morest remet en doute la prestance et l’impact de l’objet d’art comme valeur historique et politique. Regroupées au sein d’installations, ses œuvres sculpturales forment des corpus à la fois puissants et évocateurs cherchant à provoquer une action critique du monde environnant.
Gabriel Morest a terminé un baccalauréat en arts visuels à l’Université du Québec à Montréal en 2010. Au cours de ses études, il a pris part à un programme d’échange à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg en France. Il a entre autres remporté la bourse d’excellence en peinture de la Fondation McAbbie en 2009 et obtenu la mention du jury pour le prix Albert Dumouchel en 2010. Son travail a été présenté de façon individuelle à la Maison de la culture de Gatineau en 2011 et il a également pris part à plusieurs expositions collectives à Montréal, Rouyn-Noranda ainsi qu’à Sarcelles en France.
Les recherches conceptuelles de Gabriel Morest posent une réflexion sur la société et sur la perception de l’homme face à son histoire, ses icônes, sa violence, ses joies, ses peurs, ainsi que ses échecs et ses gains. Par des sculptures au rendu brut se réappropriant les schèmes visuels et historiques de la sculpture classique, Morest remet en doute la prestance et l’impact de l’objet d’art comme valeur historique et politique. Regroupées au sein d’installations, ses œuvres sculpturales forment des corpus à la fois puissants et évocateurs cherchant à provoquer une action critique du monde environnant.
Gabriel Morest a terminé un baccalauréat en arts visuels à l’Université du Québec à Montréal en 2010. Au cours de ses études, il a pris part à un programme d’échange à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg en France. Il a entre autres remporté la bourse d’excellence en peinture de la Fondation McAbbie en 2009 et obtenu la mention du jury pour le prix Albert Dumouchel en 2010. Son travail a été présenté de façon individuelle à la Maison de la culture de Gatineau en 2011 et il a également pris part à plusieurs expositions collectives à Montréal, Rouyn-Noranda ainsi qu’à Sarcelles en France.